Comme nous avons informé il y a quelques semaines, une étude scientifique conduite par des chercheurs de la Washington University de Saint Louis (E.U) suggère qu’un scanner de rétine pourrait montrer les premiers signes d’Alzheimer. Cette nouvelle forme de diagnostique supposerait une révolution pour la détection de cette maladie neurodégénérative car, en plus de son bas cout économique il permettrait détecter cette maladie de forme précoce et ainsi faciliter le traitement pour réduire son évolution.
Afin de connaitre plus de données sur cette découverte, la Radio Municipale de Terrassa a interviewé la Dr. Lorena Castillo, responsable du Département de Neuro-ophtalmologie et du Département d’enseignement de l’ICR. La Dr. Castillo a expliqué en quoi consistait exactement cette étude et quel était son objectif : « L’objectif de cette étude est détecté des patients qui ont la maladie d’Alzheimer mais qui ne présentent pas encore de symptômes, c’est-à-dire, ni démence ni changement de comportements. Ça ne se voit pas, ils n’ont aucun symptôme mais ils ont des marqueurs qui font que la démence soit probable ».
Pendant l’étude, les chercheurs ont examiné 30 personnes qui ne présentaient pas de symptôme d’Alzheimer. À ces personnes on leur a réalisé deux genres de preuves, considérées invasives et chères, qui permettent détecter l’Alzheimer : une tomographie par émission de positrons (PET scan) et une analyse de liquide céphalo-rachidien. De cette manière on a pu différencier entre les personnes qui souffraient d’Alzheimer en état préclinique et les personnes qui ne le souffraient pas. Après, on leur a réalisé une OCT, un scanner de rétine qui permet de visualiser la rétine avec beaucoup de résolution et sans aucun risque pour les yeux. Ce scanner a permit de vérifier que les personnes qui avaient comme résultats de marqueurs de cette maladie avaient des altérations dans la rétine qui n’était pas présents dans le reste des patients.
La Dr. Castillo a voulu souligner l’importance des découvertes qui ont fait ces chercheurs : « Il est important de détecter la maladie dans cette stade précoce car actuellement il y a beaucoup d’essais cliniques pour évaluer des médicaments qui peuvent détenir cette maladie et que ces patient ne finissent pas par développer la démence. Dans ce moment, il n’existe pas encore de traitement curatif : lorsqu’on détecte la maladie le patient souffre déjà de démence, il y a déjà beaucoup de neurones qui sont mortes et qui ne peuvent pas se récupérer. Les traitements qui existent sont pour atténuer la maladie et non pas pour la guérir. Si on la détecter à un stade plus précoce nous n’arriverions peut-être pas à ce stade ».
Comme l’a exposé la Dr. Castillo, l’œil est comme une fenêtre du système nerveux central : « Au contraire que le cerveau, qui est seulement accessible si on le visualise à travers une biopsie, la rétine peut se visualiser avec ces techniques, qui ont beaucoup de résolution et ne sont pas invasives. C’est pour cela que ces dernières années il y a eu beaucoup d’intérêt de la part des chercheurs pour chercher si cette fenêtre qu’on a à travers les yeux au système nerveux central peut servir pour diagnostiquer les maladies neurodégénératives. »
Cette étude suppose un progrès vers la détection précoce de l’Alzheimer. Cependant, il s’agit d’une recherche à petite échelle et il faudra donc continuer à réaliser des études dans cette direction.
Vous pouvez écouter l’entretien complet de la Dr. Castillo ici (en catalan).
Écrivez-nous ou prenez rendez-vous pour une consultation avec nos spécialistes.