Dr. Ruiz realizando pruebas para el trasplante de córnea
Dr Arturo Ruiz. Chef du Département de la Cornée à l’ICR.

Qu’est-ce que la greffe de cornée ?

La greffe de cornée ou kératoplastie consiste à remplacer le tissu cornéen endommagé ou opacifié par celui d’un donneur. L’objectif est de restaurer la transparence et la régularité de la cornée, nécessaires pour une bonne vision.

La greffe est recommandée lorsque les lésions de la cornée sont irréparables et empêchent la lumière de pénétrer correctement dans l’œil, de sorte que le patient voit des formes floues, éblouissantes ou indéfinies, comme s’il voyait à travers une vitre embuée.

Actuellement, la kératoplastie est très avancée et nous pouvons remplacer uniquement la partie de la cornée qui est endommagée, opacifiée ou cicatrisée, de sorte que nous disposons de différentes modalités de greffe :

  • Kératoplastie antérieure : les couches antérieures sont transplantées.
  • Kératoplastie endothéliale : seule la couche interne est transplantée.
  • Kératoplastie pénétrante : toute l’épaisseur de la cornée est transplantée.

Dans quels cas est-elle pratiquée ?

De nos jours, la plupart des lésions de la cornée sont causées par :

  • dystrophie de Fuchs (rupture des cellules endothéliales de la couche interne de la cornée)
  • traumatisme : traumatisme occasionnel, post-chirurgical ou soit par accident du travail.

Cependant, la greffe peut également être causée par différentes pathologies oculaires, telles que :

  • Ulcère de la cornée, blessures ou infections oculaires provoquant des opacités ou des cicatrices de la cornée.
  • Dystrophies des couches antérieures.
  • Le kératocône : dans ce cas, son incidence a été fortement réduite grâce à l’apparition de traitements qui bloquent son évolution à des stades précoces, de sorte que la cornée ne s’aggrave pas au point de nécessiter une greffe.
  • Abrasion de la cornée.
  • Érosion cornéenne.
  • Complication d’une chirurgie oculaire antérieure.
  • Photokératite.

Types et procédures

En général, l’intervention est réalisée sous anesthésie locale et sans hospitalisation. La partie centrale de la cornée opacifiée, d’un diamètre compris entre 7 et 9 mm, est retirée et remplacée par la cornée du donneur. S’il s’agit d’une cornée pénétrante, la cornée du donneur, saine et transparente, de la même taille que celle retirée, est suturée à l’aide de points de suture ; s’il s’agit d’une cornée lamellaire postérieure, elle est fixée uniquement à l’aide d’un gaz spécial et d’un positionnement spécifique pendant 24 heures, sans qu’il soit nécessaire de recourir à des sutures.

Actuellement, le laser femtoseconde est l’une des technologies qui peut être utilisée pour la transplantation partielle et totale de la cornée. Cependant, il n’est pas utilisé de manière routinière car les techniques actuelles sont déjà très sûres et précises.

Il existe différents types de greffe en fonction de la partie de la cornée à remplacer. Dans certains cas, la partie externe, intermédiaire ou interne est enlevée. Dans d’autres cas, la cornée entière doit être remplacée :

  • Greffe de cornée d’épaisseur partielle ou kératoplastie lamellaire antérieure profonde ( DALK). Cette opération est pratiquée lorsque la couche endommagée est la couche antérieure et les couches intermédiaires. Seules ces couches sont enlevées et remplacées par du tissu sain. La kératoplastie lamellaire antérieure profonde est normalement utilisée pour traiter le kératocône ou le bombement de la cornée, ou la cicatrisation de la cornée qui préserve les couches profondes.
  • Kératoplastie endothéliale (EK). Cette procédure est utilisée lorsque la couche endommagée est la couche interne de la cornée, également appelée endothélium. La greffe fait partie des greffes partielles, car seules les cellules endothéliales et la membrane de Descemet de cette couche de tissu sont remplacées. Il existe différents types de kératoplastie endothéliale :
  • Greffe de cornée d’épaisseur totale ou pénétrante. Ce type d’intervention, également connu sous le nom de kératoplastie pénétrante ou de remplacement complet, est pratiqué lorsque les couches antérieure et intérieure de la cornée sont endommagées. Cette procédure consiste à retirer la cornée malade ou endommagée. La période de récupération est plus longue que pour les autres types de greffes et il faut parfois plus d’un an pour recouvrer complètement la vue.
  • Greffe de cornée artificielle ou kératoprothèse. Elle est pratiquée lorsque le patient n’est pas candidat à une greffe de cornée provenant d’un donneur et qu’une cornée artificielle est utilisée à la place. Elle n’est indiquée que dans un nombre très limité de cas, car elle n’est pas exempte de complications, plus encore qu’une greffe avec du tissu cornéen provenant d’un donneur.
  • Greffe de cellules souches. Elle n’est pratiquée que lorsque le tissu est endommagé dans le limbe scléro-cornéen, la zone qui entoure la cornée et la sépare de la conjonctive. Lorsque l’insuffisance de ce tissu est totale, une greffe de cellules souches doit être réalisée.

Lors d’une greffe de cornée, la chirurgie de la cataracte, le remplacement de la lentille intraoculaire, la vitrectomie ou la reconstruction oculaire de l’œil après un traumatisme perforant qui a déstructuré l’œil peuvent être effectués en même temps.

Tests préliminaires

Avant de procéder à une greffe de cornée, l’équipe d’ophtalmologie suit certains protocoles afin d’obtenir les meilleurs résultats :

  • Examen ophtalmologique complet : le spécialiste doit procéder à un examen de l’œil afin d’examiner les causes possibles des lésions de la cornée.
  • Mesure de l’œil : à l’aide de tests tels que la tonométrie, la topographie cornéenne ou la biomicroscopie, l’ophtalmologue déterminera où se situe la lésion de la cornée afin d’évaluer le type de greffe à effectuer.
  • Demander à la banque des yeux le tissu approprié pour chaque patient : Une étude de compatibilité avec le donneur n’est pas nécessaire. On essaie seulement de placer une cornée d’un âge similaire ou inférieur à celui du receveur.
  • Traitement oculaire avant l’opération : les éventuelles infections et inflammations non liées à des lésions de la cornée doivent être exclues et traitées avant l’opération.
  • Vérification des médicaments que le patient prend : il se peut que certains médicaments doivent être arrêtés avant l’intervention chirurgicale.

Dons

Il est donc très important, et nous voulons insister auprès de notre Département de la Cornée, qu’il y ait des donneurs d’yeux afin de pouvoir pratiquer ce type de chirurgie sur les patients qui en ont besoin, pour qu’ils puissent recouvrer la vue. Nous voulons encourager tout le monde, car tout le monde peut être donneur. Peu importe l’âge, les dioptries, et même un œil aveugle peut être donneur s’il a une cornée normale. Actuellement, environ 1 000 kératoplasties sont pratiquées chaque année en Catalogne, d’où un besoin important de dons.

Rétablissement et résultats

L’amélioration de la vision après une greffe de cornée peut être perceptible après des semaines ou des mois, selon le type de greffe. Dans le cas d’une kératoplastie lamellaire pénétrante ou antérieure, ce n’est qu’après le retrait des sutures que le résultat final peut être évalué. Dans le cas de la kératoplastie endothéliale, la récupération est déjà évidente un mois après l’opération.

Au début, l’apparence peut même être pire qu’avant, car l’œil s’adapte à la nouvelle cornée.

Outre les risques inhérents à toute intervention chirurgicale tels que l’œdème, l’infection et l’inflammation, il existe, dans le cas d’une greffe de cornée, un risque de rejet du tissu du donneur par l’organisme. Pour cette raison, il est important que notre département suive le patient de près et que ce dernier coopère très bien afin de détecter les problèmes le plus tôt possible. Ce risque est très faible dans le cas des greffes de cornée, car il s’agit d’un tissu avasculaire et le fait qu’il n’y ait pas de circulation sanguine à l’intérieur minimise le risque de rejet.

Outre le rejet, un risque, plus élevé en cas de kératoplastie endothéliale, est l’usure du tissu implanté sans qu’il y ait rejet.

Les traitements possibles que le spécialiste de la greffe de cornée peut prescrire sont les suivants :

  • Médicaments : Dans ce cas, le traitement post-opératoire consiste à prescrire des antibiotiques et des anti-inflammatoires. Des gouttes, qui inhibent le système immunitaire et aident à prévenir le rejet de l’organe, doivent également être administrées. Dans le cas de la descemetorhexis sans kératoplastie endothéliale, on administre des gouttes qui favorisent la croissance des cellules endothéliales.
  • Protection des yeux : Pendant le rétablissement, il est recommandé de porter des lunettes de protection.
  • Positionnement : Dans le cas d’une kératoplastie endothéliale, il est recommandé d’être en position allongée face vers le haut pendant 24 heures afin que, à l’aide d’un gaz laissé à l’intérieur de l’œil, le tissu donneur soit maintenu en place pour une bonne adhérence.
  • Examens oculaires fréquents : une fois l’opération réalisée, il est conseillé de prévoir des visites ophtalmologiques pour suivre l’évolution, moduler le traitement et détecter les complications.

Lorsque la couche externe de la cornée a cicatrisé, l’équipe d’ophtalmologie évalue si l’œil doit être corrigé à l’aide de différentes techniques.

  • Correction des irrégularités de la cornée (astigmatisme). Les points où la nouvelle cornée est maintenue en place peuvent entraîner une vision floue en raison de renflements ou cavités dans le tissu. Pour y remédier, le médecin peut desserrer et ajuster ces points.
  • Correction de la vue. Les erreurs de réfraction, telles que la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme, peuvent être corrigées à l’aide de lunettes, de lentilles de contact ou, dans certains cas, d’une chirurgie oculaire au laser.

Questions fréquentes

D’où proviennent les cornées ?

En général, les cornées sont données par des personnes décédées qui ont exprimé leur volonté d’être donneuses de leur vivant.

Quel est le coût d’une greffe de cornée ?

Il n’est pas possible de donner un prix exact car le coût de l’intervention dépend du tissu à remplacer, de la technique et des examens à effectuer. C’est pourquoi une première visite chez l’ophtalmologue est nécessaire avant de donner un devis.

Est-ce douloureux ?

Les greffes de cornée sont réalisées en ambulatoire sous anesthésie locale et sédation. Il s’agit d’une opération rapide qui dure généralement 40 minutes.

Quelles sont les complications ?

Bien qu’il s’agisse d’une procédure relativement sûre, il peut y avoir un risque de complications, telles qu’une infection de l’œil, un œdème, le développement d’un glaucome ou d’un astigmatisme et un risque de cataracte. Il peut également y avoir des complications liées aux sutures et un éventuel rejet ou une usure du tissu du donneur.

Le rejet de l’organe transplanté est-il fréquent et comment est-il détecté ?

Le rejet se produit lorsque le système immunitaire de l’organisme tente de se débarrasser du tissu du donneur. Lorsque le rejet se produit, le patient constate une perte de vision, des douleurs oculaires, des yeux rouges et une sensibilité à la lumière. La fréquence du rejet pour l’ensemble des greffes est de 3 personnes sur 10. Parmi ceux-ci, 70 % sont réversibles s’ils sont traités tôt et correctement. En ce qui concerne les greffes partielles, le risque est plus faible.

La cornée transplantée peut-elle expirer et quand ?

Dans les situations optimales, la cornée transplantée peut durer toute la vie. Cependant, de nombreux facteurs extérieurs à l’opération peuvent conduire à une réduction de la durée de vie du tissu, tels que le type de pathologie ou les facteurs de risque associés.

Une greffe peut-elle être efficace plusieurs années après la lésion ?

Oui, en cas d’infection, il est possible d’attendre longtemps pour s’assurer qu’il n’y a plus d’infection et que la cicatrice s’est stabilisée. Il est vrai que dans les cas de dystrophies qui s’aggravent progressivement, la transplantation doit être effectuée relativement tôt afin de traiter la pathologie de manière optimale et de viser une guérison maximale, en évitant les séquelles non traitables. Toutefois, dans certains cas, il est également possible de traiter des lésions anciennes. Pour ce faire, le spécialiste doit effectuer une série de tests préliminaires.

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Contenu médical révisé par - Dernière révision 11/03/2024

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